Agnès Buzyn, le gouvernement et le coronavirus

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Le billet politique

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  S’il est une chose, une seule, en chacun de nous, que le confinement ne peut pas maîtriser, c’est bien notre cerveau. Malgré le renoncement accepté à toutes nos libertés fondamentales pour cause de pandémie, une seule reste absolument intacte : celle de penser. Penser, c’est questionner. Ce serait paraît-il malséant au temps du coronavirus.           Eh bien non ! Pas plus que ça ne l’était au temps du sida, il y a trente cinq ans, quand a fait irruption un virus inconnu, le HIV, entraînant une forme gravissime de pneumonie, transformant nos hôpitaux en mouroir, tuant en France 30 000 malades en quelques années, on l’oublie vite. Ce sont les questions qui ont évité que la catastrophe ne soit plus grave encore. Sans la journaliste Anne-Marie Casteret, le dramatique scandale du sang contaminé n’aurait pas éclaté. Le retard pris à l’époque pour effectuer les tests de dépistage a eu un rôle majeur dans l’extension de la maladie. Car le test de dépistage sur toutes les populations à risque, quoiqu’il coûte, mais jamais 300 milliards, est toujours la mesure déterminante pour éviter la prolifération,pour que la vie économique, sociale, culturelle continue malgré tout. Le confinement, c’est ce qui reste quand on n’a rien essayé. Le scandale du sida avait révélé l’ampleur des défaillances des décideurs politiques, médicaux et industriels. Qui s’en souvient ? Il a entraîné à comparaître devant la Cour de justice de la République pour homicide involontaire un Premier Ministre, Laurent Fabius, et sa ministre de la Santé, Georgina Dufoix, finalement relaxés.            Aujourd’hui, nous sommes face à la terrible confession faite au quotidien Le Monde par Agnès Buzin, ministre de la santé en charge du coronavirus jusqu’à l’annonce de sa candidature pour les municipales dans la capitale. Un gouffre. Pour résumer : si elle ne « savait » pas au sens scientifique du terme, elle a tout de suite eu au moins l’intuition forte que ce qui se passait en Chine en décembre allait s’étendre dans nos contrées. Elle a prévenu le Premier Ministre et le Président de la République dès janvier, ajoutant que selon elle les municipales ne pourraient avoir lieu. Que s’est-il alors passé au plus haut niveau de l’Etat ? Rien. Rien de rien. Buzyn a continué à nous dire que le risque d’introduction du corona en France était faible, la situation sous contrôle. Et puis tout à coup, que Paris valait bien un virus et que, hop, elle allait déclarer, elle, la guerre à Anne Hidalgo. On comprend qu’Agnes Buzin se demande ce que va devenir sa vie.           Quant à Emmanuel Macron, il sortait au théâtre le 6 mars «  parce qu’il n’y a aucune raison de modifier nos habitudes de sortie », on connaît la suite, tissu de contradictions assassines. Et pendant ce temps, pas de masques, pas de test de dépistage à grande échelle, pas de chloroquine pour remède parce que les arrivistes du Conseil scientifique n’aiment pas les cheveux longs de l’un des meilleurs experts mondiaux, le Dr Didier Raoult, à Marseille. Rien. Ou plutôt ce que l’on sait. Trop de morts évitables, une nation aux abris, des valeureux magnifiques qui s’occupent de nous, des chômeurs à la pelle, une économie par terre.