Le traitement des réactions allergiques sévères doit être revu et corrigé

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RCI | Français : Reportages

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Les traitements d'urgence des allergies aiguës ont absolument besoin d’être réévaluées selon une récente étude montréalaise publiée dans le Journal of Allergy and Clinical Immunology. Dr. Moshe Ben-Shoshan (CBC) Réalisée par des chercheurs de l’Université McGill, cette enquête a testé l'efficacité des traitements contre l’anaphylaxie qui sont administrés d'urgence sur le terrain avant la consultation à l’hôpital ce qui comprenait les injections d’épinéphrine, l’absorption d'antihistaminiques et l’administration de stéroïdes. L’étude portait sur 3500 patients et elle serait la plus exhaustive du genre à avoir été publiée dans le monde. Au total, 80 % de tous les patients examinés étaient des enfants et des adolescents âgés de 1 an à 17 ans. L’équipe a analysé des données fournies par neuf services d’urgence répartis dans cinq provinces canadiennes concernant une période s'échelonnant de 2011 à 2017. Le docteur Moshe Ben-Shoshan et ses collègues constatent d'abord que l’administration de stéroïdes peut avoir des effets néfastes sur la santé du patient. Stéroïdes contre-indiqués. Épinéphrine préférée PHOTO : REUTERS / JIM BOURG Les admissions à l’unité des soins intensifs ou à l’hôpital étaient en fait presque trois fois plus nombreuses quand l’anaphylaxie avait été traitée initialement d'urgence avec des stéroïdes à la maison, à l’école ou en présence d’ambulanciers paramédicaux. En revanche, l’étude fait ressortir les avantages associés à l’utilisation de l’épinéphrine pour la prise en charge de l’anaphylaxie. Les chercheurs montréalais qui ont étudié l’utilisation de l’épinéphrine en combinaison avec des antihistaminiques ont découvert que lorsque l’épinéphrine était administrée avant l’arrivée à l’hôpital, les patients étaient presque cinq fois moins susceptibles d’avoir besoin de plusieurs doses d’épinéphrine à l’urgence pour maîtriser l’anaphylaxie. L’effet protecteur de l’épinéphrine était en fait beaucoup plus important que celui des antihistaminiques. Les chercheurs estiment que ces résultats laissent entendre qu’il faudrait privilégier l’exclusion de l’administration de stéroïdes et ne recommander l’administration d’antihistaminiques qu’en combinaison avec de l’épinéphrine et ce dans tous les cas d’urgence anaphylactiques. Beaucoup de recherche reste à faire sur le traitement des allergies alimentaires Evan Maccès-Nimi, 3 ans, et sa soeur Mia, 5 ans, font partie des 6 à 8 % d'enfants canadiens qui souffrent d'une ou de plusieurs allergies alimentaires. (CBC) Les résultats de cette enquête sont potentielement d'un grande importance au Canada où entre 6 et 8 % des enfants sont allergiques à un ou à plusieurs aliments. Ce pourcentage, qui aurait doublé au cours des 15 dernières années, a des incidences sur tous les aspects de la vie familiale. Ce n'est pourtant qu'il y a deux ans que la toute première clinique canadienne pour guérir les enfants souffrant d’allergies a vu le jour à Montréal . On y administre par exemple des doses progressives d’allergène, par voie orale, pendant une période prolongée et ce sous surveillance médicale. Le but est de désensibiliser l’enfant à l’allergène ou d’accroître sa tolérance. L’immunothérapie orale s’effectue à l’aide d’une sorte de poudre mélangée par exemple à de la compote de pommes. Le niveau de tolérance de l’enfant est testé toutes les deux semaines en milieu hospitalier. Le parent donne en parallèle à son enfant des doses précalculées de l’aliment allergénique et, peu à peu, le système immunitaire du patient ne reconnaîtra plus cette protéine comme étant nocive. Les plus récentes statistiques suggèrent qu’on peut s’approcher de taux de succès de 50 %, soit une combinaison de guérison et de tolérance tellement grande que la personne vit une vie presque tout à fait normale. Photo Credit: L’hôpital Sainte-Justine a lancé un projet-pilote de désensibilisation aux allergies alimentairesFR_Reportage_1-20191207-WRF10