Revue de presse française - À la Une: «Arrêtons les erreurs !»

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« Raoult, conseil scientifique, gouvernement : Face à l'épidémie, arrêtons les erreurs ! ». Un titre qui claque comme une injonction en Une de L'Express cette semaine. Et l'édito qui l'accompagne ne mâche pas ses mots : « Alors que l'on dénombre plus de 32.000 morts du Covid-19, les mensonges autour des masques, des tests, et l'incapacité de mettre sur pied un dispositif de prévention sont impardonnables. Mais ces impérities, poursuit L'Express, n'autorisent pas à nier la réalité de la menace comme le font les "rassuristes " ». Ces marchands d'espoirs, « Raoult, Toubiana, Toussain… » Le magazine livre une enquête sur ces chercheurs qui « assurent que l'épidémie s'achève et que les autorités nous font volontairement peur ». Mais, en face, pour nuancer, L'Express relaie également la voix du professeur Caumes, infectiologue à la Pité-Salpêtrière à Paris. Lui déplore que nous courrions « après l'épidémie au lieu d'être dans l'anticipation », et « il n'épargne personne, prévient L'Express, ni ceux qui affirment que la crise est finie, ni le gouvernement ». « Sont-ils à la hauteur ? » Mais L'Express et le professeur Caumes ne sont pas les seuls à prendre la menace au sérieux. « La deuxième vague est bien là » affiche ce matin Le Journal du dimanche. « La marée monte, développe-t-il, le seuil d'alerte approche en réanimation, à Paris notamment. Les malades sont certes moins nombreux qu'en mars, mais les bras et les lits manquent », alerte encore le JDD qui publie également une interview de l'épidémiologiste Arnaud Fontanet, membre du conseil scientifique. Il invite « à limiter les dîner entre amis et les repas de famille ». « N'attendons pas tout du gouvernement », nous dit-il. De son côté, la Une du Point se demandait déjà cette semaine : « Sont-il à la hauteur ? », en montrant Emmanuel Macron entouré du Premier ministre et du ministre de la Santé. Et la réponse commence mal, car dès les premières lignes, l'article nous explique que « l'épidémie repart de plus belle mais au sommet de l'État, les erreurs se multiplient. » Ici, l'épidémiologiste Catherine Hill note, elle aussi, que « notre gouvernement court derrière le virus ». Pourtant, interviewé quelques pages plus loin, le ministre de la Santé affirme précisément que la situation d'aujourd'hui, le regain des contaminations, était « attendue ». Olivier Véran écarte une fois de plus l'idée d'un nouveau confinement généralisé mais, de toute façon, « les mesures de restriction ne sont pas une punition » souligne-t-il. Une deuxième vague comme un « stress test » Challenges s'inquiète aussi de ce regain de l'épidémie. « Face au mur d'une deuxième vague », titre le magazine économique, qui voit ici un « stress test ». D'une part pour les Français, « atteints au moral » nous dit l'article. Graphiques et chiffres à l'appui, il observe que la confiance en l'avenir baisse, et qu'un certain blocage commence à se faire sentir quant au télétravail. Et un test pour l'économie également. Le magazine livre notamment un dossier sur le « business des masques » qui « se porte mal ». Oui « c'est aussi un marché », lit-on. Or, « Les fabricants, importateurs, distributeurs français déchantent aujourd’hui ». Les enseignes de grande distribution, par exemple, « coincées avec de stocks achetés au prix fort ». Elles sont désormais « engagées dans une guerre concurrentielle ruineuse sur ce produit d'appel ». Pourtant, plus largement, le masque peut-être « bon pour le PIB », estime Challenges. « Les mensonges et vérités du PIB » Mais on peut relativiser car un autre magazine économique s'attaque cette semaine « aux mensonges et vérité » de ce fameux PIB. Le produit intérieur brut, c'est « l'indicateur roi de l'économie » rappelle Les Echos Week-End, mais il est « secoué comme jamais et son règne de plus en plus contesté ». En substance, l'hebdomadaire retrace l'histoire du PIB, depuis sa première utilisation par l'anglais William Petty au 17ème siècle. Et il reprend des critiques adressées depuis plusieurs années. Celles liés au fait que le PIB ne prenne pas en compte « deux dimensions essentielles de la vie moderne », à savoir le bien-être et la responsabilité environnementale. Les Echos rappellent aussi que le Bouthan, lui, a déjà franchi le pas : en 2008, « le petit pays niché dans l'Himalaya » a inscrit la notion de « bonheur national brut » dans sa constitution. En voilà du bon sens ! Marianne et son dossier sur les séparatismes À lire également cette semaine, un dossier de Marianne sur les séparatismes. Alors qu'Emmanuel Macron a récemment appelé à lutter contre tous les séparatismes, en mentionnant explicitement l'islamisme, eh bien, « il n'y a pas que la menace islamiste » nous dit Marianne. Le magazine dénonce « les autres séparatismes qui nous mènent à la guerre civile ». Légèrement pessimiste, Marianne alerte ici pêle-mêle sur « les identitaires de droite et de gauche, les féministes détestant les hommes et les gauchistes totalitaires ». Légèrement pessimiste Marianne ? Carrément alarmiste finalement… « L'homme des présidents raconte » Dans L'Obs, enfin, « L'homme des présidents raconte ». Un titre qui annonce un entretien de quatre pages avec Jean-Pierre Jouyet. Lui qui « a servi Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, Francois Hollande, avant d'être le mentor d'Emmanuel Macron », rappelle L'Obs. Et pour ce dernier, qu'il appelle son « protégé » depuis 2005, Jean-Pierre Jouyet n'est pas tendre. Il dénonce la droitisation d'Emmanuel Macron, alors que Jouyet l'a connu « plus à gauche  » que lui par le passé. Il balance aussi « les erreurs » de François Hollande. Mais il faut dire que, si Jean-Pierre Jouyet parle, c'est probablement parce qu'il publie un livre, « L'envers du décor ». Donc on ne va pas lui faire davantage de promo, L'Obs et d’autres le font déjà très bien.