Revue de presse française - À la Une: la deuxième vague

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Ça y est, l’expression est lâchée… « Nous sommes dans une deuxième vague forte », a averti hier le Premier ministre Jean Castex. La France a de nouveau franchi le cap des 1.500 patients gravement touchés par le Covid-19 admis en réanimation. Une première depuis le 27 mai dernier. « L’arrivée de nouveaux malades fait craindre que la situation ne devienne intenable d’ici 15 jours, pointe Le Parisien, comme à l’hôpital Bichat à Paris », où le journal a enquêté : « Jan a 46 ans, il est svelte, sportif et très prudent. Un 'bon citoyen', dit-il, qui applique les consignes à la lettre et qui ne sait pas comment le virus du Covid-19 a pénétré dans son foyer, et si lourdement dans son corps. De l’école de ses deux filles ? Du bureau ? » En tout cas, « ce directeur commercial est hospitalisé ici, dans le service de réanimation de l’hôpital Bichat à Paris, depuis une semaine, relate Le Parisien. Dans ses narines, un tuyau délivre toujours l’oxygène qui manque à ses poumons. Des fils le relient à des machines au bipbip incessants. (…) 'L’étau se resserre, la foudre va bientôt nous tomber sur la figure', craint le professeur Jean-François Timsit. Le patron de la réa à Bichat a déjà commencé à pousser les murs, en composant avec les lits disponibles dans l’unité de soins continus, qui prend en charge des malades un peu moins critiques. Il a aussi demandé des transferts vers des établissements moins 'tendus' au sud de Paris, mais ces derniers aussi voient leur jauge se remplir. » Et Le Parisien de rappeler les propos hier du Premier ministre : « dans les quinze prochains jours, les soignants vont être mis à rude épreuve. » Et puis il y a « l’annonce probable de nouvelles restrictions par Emmanuel Macron qui doit s’exprimer demain mercredi lors d'un entretien télévisé sur TF 1 et France 2. » Que va dire le président ? Le Figaro croit savoir qu’ « à l’approche des vacances de la Toussaint, le président pourrait évoquer 'l’état d’urgence sanitaire', qui ouvre la possibilité - y compris localement - à des restrictions de rassemblement et de circulation. Toutes les options sont étudiées. Selon nos informations, poursuit Le Figaro, on évoque aussi la possibilité d’étendre le modèle mis en place en Guyane dans certaines métropoles en alerte maximale, ce qui permettrait notamment d’instaurer un couvre-feu à partir de 23 heures. (…) Hier soir, relate encore Le Figaro, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a souligné que 'le taux d’incidence du virus – c’est-à-dire le nombre de personnes contaminées pour 100.000 habitants - avait augmenté, en 15 jours, de 50%+ sur le territoire, et en particulier à Paris et en Île-de-France. 'Il n’est pas prévu de limiter les déplacements' à ce stade, mais 'on ne peut jamais rien exclure par principe', a-t-il conclu. » Incohérences… En tout cas, le ton monte dans certains éditoriaux pour dénoncer des incohérences dans l’action gouvernementale… Ainsi, constate La Charente Libre, « hier encore, Jean Castex pointe du doigt notre 'relâchement' et son ministre du Tourisme incite à traverser la France pour réserver nos vacances de Toussaint, 'un acte citoyen'. Tout comme il faut accepter de se tasser dans les transports pour des travailleurs qui n’ont d’autre choix que de s’y risquer. Mais pas question de manger dehors après 22h dans ces métropoles à métros. Il a fallu près de six mois pour mettre en place des tests avec des résultats récupérés en 24h mais bien sûr, ce sont les clusters de jeunes qui sont la cause de tous nos maux. »Alors, s’interroge La Charente Libre, « quelle sera la nouvelle étape sanitaire présentée demain par Emmanuel Macron ? Autre chose que des banderilles désordonnées ? » Clarification ? Pour La Voix du Nord, « cette deuxième vague fait remonter les inquiétudes du printemps, mais sans l’excuse de la nouveauté. C’est ce reproche auquel devra répondre Emmanuel Macron. La politique de test n’a pas été menée de façon satisfaisante sur tout le territoire. Des files d’attentes trop longues, des résultats souvent trop tardifs, une application StopCovid restée confidentielle qui n’a pas permis d’interrompre la chaîne des contaminations. Et des alternances qui déconcertent, entre discours optimistes ('partez en vacances'), pour encourager les consommateurs, et pessimistes ('attention au reconfinement') pour inciter à la prudence. » Et La Voix du Nord de conclure : « le président s’attend à un bel audimat demain soir tant les Français espèrent des annonces. Il ne pourra éviter de vouloir se justifier. Il tentera même de rassurer. S’il pouvait clarifier, ce serait déjà beaucoup.  »