Revue de presse française - À la Une: le politologue Olivier Duhamel accusé d'inceste dans un livre de sa belle-file

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La familia grande, c’est le titre du livre par lequel le scandale est cette semaine arrivé, et que signe Camille Kouchner, qui accuse, sans jamais l’y nommer, son beau-père Olivier Duhamel, ex-député européen et figure de l’intelligentsia de gauche en France, d’inceste sur la personne de son frère jumeau (à elle) quand ce dernier était adolescent. Selon sa belle-fille, Olivier Duhamel a été « protégé » par une « forme d’omerta familiale par la propre mère de la victime, Evelyne Pisier », énonce Le Parisien Dimanche. Dès le début de la semaine qui s’achève en France, ce fut une vraie déflagration dans la presse. Pour ne citer qu’un seul exemple, voici quelques confidences de Camille Kouchner au magazine Elle. « J’entends mon beau-père entrer dans la chambre de mon frère, mais je ne veux pas trahir. C’est ça, l’emprise, dit-elle à cet hebdomadaire féminin. Je me dis que c’est impossible qu’il nous veuille du mal (…) Aujourd’hui, (…) je suis extrêmement en colère contre lui (…) Je pense qu’il est fou », dit encore Camille Kouchner à Elle. (Son livre est publié au Seuil). Sans transition, les violences conjugales ont encore progressé en France lors du dernier confinement, et pas qu’un peu... Elles ont enregistré une hausse de 60% par rapport à la normale. C’est Marlène Schiappa qui le dit au Parisien Dimanche. La ministre déléguée à la Citoyenneté y explique cette hausse par « la crise économique qui se profile ». Le dossier de la semaine est consacré au Congo. C’était il y a soixante ans. L’assassinat en pleine Guerre froide de Patrice Lumumba, éphémère chef de l’exécutif congolais, devenu depuis une icône mondiale de la résistance à l’impérialisme : Et cette semaine en France, le visage de Patrice Lumumba se confond avec la carte de l’Afrique à la Une du magazine catholique La Croix l’Hebdo. Étant rappelé que la dépouille de Patrice Lumumba, ou ce qu’il en reste – une dent, une simple dent, en l’occurrence - doit revenir en République démocratique du Congo pour des funérailles nationales le 30 juin prochain, jour du 61e anniversaire de l’indépendance, et que ce jour-là, le Congo témoignera « sa reconnaissance » au héros national, La Croix l’Hebdo le souligne : « Entrer dans l’histoire de l’assassinat de Patrice Lumumba et le combat de ses enfants pour sa mémoire permet de voir autrement les relations toujours complexes entre descendants des colonisateurs et héritiers des colonisés ». Ah, qu’en termes galants ces choses-là sont mises ! Assassiné le 17 janvier 1961, coupé en morceaux et dissous dans l’acide, Lumumba avait alors 35 ans et il avait passé à peine six mois au pouvoir. « Une comète dans le ciel congolais. Mais une étoile mondiale était née », formule La Croix l’Hebdo, parti à Kinshasa à la rencontre de sa fille Juliana, ses fils Roland et François, enfants encore en vie du héros national. Juliana, que ce magazine baptise « l’Antigone de Kinshasa », se dit « hantée (car) le cours ancestral des rites a été détourné, le passage dans l’au-delà n’a pu se dérouler comme il se doit ». Professeur à l’université de Kinshasa, l’historien Isidore Ndaywel explique à ce journal que, dans les traditions bantoues, « tant que quelqu’un n’a pas de sépulture, il est toujours en errance quelque part (…) Des légendes circulent. Si le Congo est toujours en crise, c’est que Lumumba n’a pas de sépulture », poursuit l’historien. En Belgique, une plainte a été déposée par la famille en 2011. L’année suivante, l’assassinat de Lumumba a été requalifié en crime de guerre : Certes, mais sur les dix citoyens belges cités dans la plainte, huit sont désormais morts. « Ma conviction profonde, c’est que l’enquête traîne car la justice attend que les deux personnes encore vivantes sur la liste décèdent pour pouvoir classer la plainte sans suite », dit à La Croix l’Hebdo le sociologue Ludo De Witte. Pas du tout, rétorque dans ce même hebdomadaire le procureur fédéral de Belgique, « ce type de dossier prend du temps : les faits remontent à soixante ans, il reste très peu de témoins vivants. La juge d’instruction travaille activement ». Mais en Belgique aussi, les temps changent. « Avec Black Lives Matter, les lignes ont bougé, veut croire Juliana Lumumba dans La Croix l’Hebdo. Ce qui était acceptable il y a vingt ans ne l’est plus ». Œil pour œil, dent pour dent…