Revue de presse française - À la Une: les vœux d'Emmanunuel Macron

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Et les quelques journaux qui paraissent ce 1er janvier reviennent largement sur « le nouveau matin français » promis par le chef de l’État, qui, explique Sud-Ouest, mise sur « la relance qui va permettre d’inventer une économie plus forte ». « L’optimisme tranquille », selon l’Opinion, qui compare le vocabulaire de ces vœux prononcés au coin du feu avec ceux de François Mitterrand en 1993, Nicolas Sarkozy en 2008 et François Hollande en 2015 après les crises du chômage, des subprimes et les attaques terroristes. Pas « d’année noire, rude ou terrible » comme ses prédécesseurs mais un moment « difficile » qu’Emmanuel Macron « n’entend pas résumer à l’épidémie même si elle a changé nos vies. » « L’espoir est là, clame le président », titre Les Echos, notant qu’Emmanuel Macron a « promis une poursuite des réformes mais sans donner beaucoup de détails », la question des retraites restant manifestement dans un coin de la tête du chef de l’État. Mais il s’agissait surtout pour lui de montrer sa « proximité » avec ses concitoyens, explique Libération, quitte à la « surjouer » avec la litanie de prénoms de Françaises et Français ayant montré des qualités exceptionnelles en 2020. Et pas de mea culpa cette fois, note Mediapart. « Le chef de l’État a consacré l’essentiel de ses vœux à remercier les Français pour leurs sacrifices et ce faisant a aussi pu cacher ses propres manquements en s’incluant dans le nous dont il affirme être fier. » Pas de manquements reconnus mais une légère inflexion sur la stratégie de déploiement du vaccin contre le Covid-19 « L’espoir est là, dans ce vaccin », a dit Emmanuel Macron, qui s’est engagé à « ne pas laisser une lenteur injustifiée s’installer : chaque Français qui le souhaite doit pouvoir se faire vacciner ». Une phrase, couplée aux déclarations précédentes du ministre de la Santé Olivier Véran qui fait dire au Parisien qu’un « changement de cap » est en cours. Il faut dire qu’avec seulement 332 personnes vaccinées, la France fait pour l’instant pâle figure en Europe. Or, « après la pénurie de masques au début de l'épidémie, après un flou sur les tests, l'exécutif ne peut se permettre de rater cette campagne vaccinatoire », expliquent Les Echos. Et la pression commençait à se faire sentir avec de multiples critiques venues notamment de l’opposition, précise Le Monde, qui croit savoir que « le chef de l’État aurait piqué une colère mardi lors du conseil de défense sanitaire, exhortant ses ministres à avancer et à expliciter la stratégie vaccinale. » Résultat, la vaccination sera ouverte dès ce début janvier aux soignants de plus de 50 ans et à partir de février aux personnes de plus de 75 ans puis de plus de 65 ans, a lancé Olivier Véran sur Twitter. Mais l’extrême prudence du gouvernement donne un premier bilan difficile à défendre, note Libération dans un article où des médecins appellent à simplifier les procédures et notamment à supprimer le délai de quatre jours de rétractation entre l’accord pour se faire vacciner et la piqûre. Mais d’autres obstacles sont à venir, note Le Figaro, qui explique ainsi que le vaccin ne permettra pas un retour rapide à la normale dans les entreprises, tout simplement parce que les dirigeants ne peuvent imposer la vaccination à leurs salariés. « Il y a de la pédagogie à faire » estime ainsi le Medef, la principale organisation patronale française. Mediapart de son côté a poursuivi sa tradition, celle de faire prononcer des vœux présidentiels à un citoyen lambda  : « Bonsoir à toutes et tous. Si je suis la présidente d’un jour sur Mediapart, c’est avec la lourde responsabilité d’essayer de représenter les premiers de corvée. » Elle s’appelle Yasmina Kettal, elle est infirmière en Seine-Saint-Denis près de Paris et si le site d’information lui donne la parole, c’est notamment parce qu’avant la crise du Covid-19, l’hôpital public français était mobilisé pour demander davantage de moyens, justement pour faire face notamment à des situations comme une pandémie. Des vœux également adressés à ces fameux premiers de corvée qu’a salué Emmanuel Macron, les travailleurs de première ligne, premières victimes de la maladie, mais loin d’être les premiers à recevoir les mesures de soutien économique : « Ce que je n’oublierai pas c’est qu’en Seine-Saint-Denis, on y est mort plus qu’ailleurs et dans l’indifférence la plus totale, justement parce qu’on y concentre les premiers de corvée, fragilisés par les maladies, les conditions de vie et un accès aux soins médiocre. Ces personnes qu’on a continué d’exposer au nom de la sauvegarde d’une économie dont nous ne sommes même pas les bénéficiaires. » Ce 1er janvier est aussi le jour de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. « Le Royaume-Uni largue les amarres avec l’Europe », titre Le Figaro qui consacre un long article au Premier ministre britannique Boris Johnson qui a su « chevaucher le tigre du Brexit ». « Il a tenu ses promesses et ponctue une aventure dont il n’était pas à l’origine ». Le quotidien rappelle qu’il avait beaucoup hésité à rallier le camp des Brexiters en 2016 même s’il s’était fait une réputation de contempteur de la bureaucratie européenne à travers des articles dont une bonne partie des informations étaient tirées de son imagination. Mais malgré les difficultés et les âpres négociations avec Bruxelles, Boris Johnson a donc réussi son pari et offert, note Le Figaro avec le sourire, « son petit cadeau de Noël » aux Britanniques : l’accord de 1246 pages actant la sortie britannique de l’Union européenne. C’est toutefois moins que, au hasard, A la recherche du temps perdu et L’homme sans qualités.