Revue de presse française - À la Une: «Mort pour la liberté d’enseigner»

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« Mort pour la liberté d’enseigner ». C’est le titre en Une du Journal du Dimanche, qui publie la photo de Samuel Paty, ce professeur d’histoire décapité vendredi pour avoir montré des caricatures de Mahomet durant un cours sur la liberté d’expression. Le JDD nous dresse le portrait de l’enseignant de 47 ans, père d’un petit garçon de 5 ans : « Tous ses élèves s’accordent à dire que c’était un prof sympa, pédagogue. » Léna, une ancienne élève, raconte « C’était un prof très calme, attentif. J’avais eu des soucis de santé et il a toujours été compréhensif. » Lors d’un cours sur la Seconde Guerre mondiale, un élève avait tenu des propos antisémites ajoute-t-elle, « Il n’avait pas du tout été cassant, au contraire, il avait su trouver les mots. En 2015, année de l’attentat de Charlie Hebdo, on avait pris beaucoup de temps pour en parler. Il avait eu une vraie démarche pédagogique », conclut Léna dans le JDD. Un effroyable engrenage Le lundi 5 octobre, Samuel Paty, durant un cours sur la liberté d’expression avec ses élèves de 4e, montre deux caricatures du prophète Mahomet, publié par Charlie Hebdo. Le journal Aujourd’hui en France explique : deux semaines plus tard, un Tchétchène de 18 ans, « qui ne le connaît pas, s’est déplacé exprès d’Evreux pour l’assassiner » raconte Aujourd’hui. Sont entrés en scène « un parent d’élève qui a lancé une polémique après ce cours, et un agitateur islamiste qui a tenté d’instrumentaliser le débat ». D’abord, le parent d’élève, qui publie, quelques jours plus tard, « un appel à la mobilisation contre l’enseignant » sur Facebook. « Cet homme de 48 ans, est reçu par la principale et dénonce une offense d’un sacré. » Dans une autre vidéo, il donnera le nom du professeur Samuel Paty. Dans ses démarches, il est accompagné par Abdelhakim Sefrioui, « un personnage sulfureux, fiché S » nous dit Aujourd’hui. « Ce dernier diffusera une vidéo appelant à la suspension de l’enseignant. Le terroriste aurait eu vent de la polémique à travers ces vidéos. Peut-on dès lors établir une complicité ou une responsabilité morale ? Les deux hommes sont toujours en garde à vue. » La présidentielle américaine du 3 novembre Les hebdos se penchent sur la personnalité de Joe Biden. « Pourquoi cet homme va vous surprendre » C'est toute la promesse de L'Express. « S'il l'emporte, le candidat démocrate devra réconcilier une Amérique, qui dans son histoire, a rarement était aussi divisée » prévient L'Express dans un édito. Et « la tâche s'annonce dantesque, tant la fracture laissée par Trump le pyromane est profonde ». « Joe Biden, initialement plutôt conservateur et classé à droite du parti démocrate, ce catholique pratiquant est devenu centriste. Il a assoupli certaines de ses positions, notamment sur l’avortement ou, plus récemment, sur le mariage pour tous. » Et L’Express ajoute : « Joe Biden a fait un travail de reconquête considérable auprès des femmes et des Afro-Américains, peu mobilisés il y a quatre ans. Sa colistière, Kamala Harris, fédère ces deux électorats. » Le duo Biden-Harris Un duo qui représente la dernière chance pour la démocratie. C'est en tout cas le parti pris de L'Obs. « Ce n'est pas une équipe de rêve » nous dit L'Obs, « mais un tandem ambitieux qui porte les espoirs de ceux qui veulent empêcher Donald Trump de détruire la démocratie. » Un duo improbable « Un ticket bizarre, quand on y réfléchit : l'Amérique démocrate mise le tapis sur un candidat qui a raté ses deux dernières campagnes présidentielles et une colistière qui a coulé à pic pendant les primaires. » Mais c’est un tandem aidé par les circonstances : à savoir, nous dit L'Obs, « le ratage sidérant de Trump face au coronavirus, tout comme l'économie en détresse. Les séniors, premières victimes du virus et électeurs actifs, n'apprécient pas l'incompétence de leur président. » Le conflit dans le Haut-Karabakh Le Point a rencontré des familles arméniennes endeuillées par le conflit qui oppose l'Azerbaïdjan à des séparatistes soutenus par l'Arménie. Il nous propose un reportage au cimetière militaire d'Erablur, à Erevan. « Le cercueil apparaît en haut des marches. Une boîte pas très longue et pas très épaisse. En retrait, un soldat tient le portrait du défunt. C'est celui d'Ovanes, 19 ans, un appelé fauché quatre jours plus tôt par un obus, dans le sud du Haut-Karabakh. On a récupéré son corps sans tête ni bras. » Des mots durs pour montrer la réalité de la guerre. Le Point poursuit : « Ainsi se succèdent les morts au cimetière militaire. Une hécatombe dont on masque les chiffres, mais bien loin des quelque 300 victimes officiellement recensées par les autorités arméniennes. Un choc sanglant pour un bout de terre grand comme le Luxembourg. » Le rôle de la Turquie Le magazine Marianne choisit de mettre en Une le visage du président turc Recep Tayyip Erdogan : « Les guerres qu'ils provoquent, les réseaux qui s'installent ici. Le dirigeant turc qui s'ingénie à déstabiliser des régions proches ou éloignées de son aire naturelle. » Selon le témoignage d'une habitante du Haut-Karabakh « Des mercenaires syriens d'Erdogan sont entrés. Ils ont tué des civils et beaucoup de nos soldats ». En 1922, l'Azerbaïdjan et l'Arménie se sont déjà affrontés pour l'indépendance du Haut-Karabakh... Marianne qui ajoute « au nom de leur fraternité culturelle et linguistique, la Turquie soutenait déjà les revendications territoriales azéries. » Une implication tuque régulièrement dénoncée par Erevan.