Week 8 - News & Analysis - Quelles sont les menaces qui pèsent sur le Luxe - Avec Pierre-François Le Louët - Président de l'agence Nelly Rodi

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Entreprendre dans la mode

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Cette semaine, alors que nous sommes en pleine crise du Coronavirus, on parle, avec Pierre-François Le Louët, président de l'agence Nelly Rodi, des menaces qui pèsent sur le luxe.En effet, la France est pays qui rayonne par ses groupes de luxe, mère de LVMH et KERING, cette industrie génèrent beaucoup d'emplois et participe à l'économie nationale. Les Maisons sont une part non-négligeable de l’identité du pays. Toutefois, bien que cette industrie se porte actuellement très bien, il est important de parler et d'anticiper des préoccupations montantes sociétales, qui pourraient bien lui faire de l'ombre.  SE RETROUVER DANS L’EPISODE00:45 Introduction du sujet, quels types de problématiques possibles07:10 Comment les équipes s’organisent en interne pour ne pas tomber dans le piège18:23 L’impact des réseaux sociaux sur les marques et leurs problématiques, recommandations pour tacler les divers sujetsKEYLEARNINGSIl y a beaucoup d’études chez Nelly Rodi aujourd’hui qui nous montrent qu’une certaine population de gens extrêmement aisés trouvent qu’il n’est plus moral de dépenser autant. C’est un vrai sujet puisqu’il y a eu une augmentation des prix du luxe qui a été extrêmement importante sur des produits qui n’ont pas énormément bougé mais simplement il y avait une demande qui augmentait notamment de la part des acheteurs asiatiques donc c’était logique et plutôt sain pour les marques d’augmenter leurs prix parce qu’elles ne pouvaient pas non plus démultiplier leurs capacités de production et qu’il y avait une demande qui était de plus en plus forte de ce côté-là. Mais pour un certain nombre d’acheteurs occidentaux, cela pose problème pour certains parce qu’ils ne peuvent plus se l’offrir, et pour d’autres parce qu’ils trouvent que ce n’est plus moral de les acheter à un tel prix.Certains acheteurs se disent « tel grand groupe fait tant de résultat net donc pourquoi est-ce que j’irais acheter aussi cher quelque chose ». Alors évidemment, il y a plein d’arguments pour contrer tout ça, notamment sur la qualité des vêtements, sur le caractère totalement exceptionnel de ces réalisations, de ces productions, sur la rareté de ces productions, on revient à un discours assez traditionnel sur le luxe et puis après tout, le coup de cœur, le story telling évidemment, quelque soit le prix. Heureusement, il y a toujours dans nos phénomènes de mode, une petite part de folie et de désir qui vient contrer les arguments les plus traditionnels, ou les plus rationnels.Ce débat autour de l’environnement est crucial, comme le débat sur la cause animal avec la montée du véganisme dans la food, s’attaque aujourd’hui à l’univers de la mode. Tous les industriels sont là pour essayer d’expliquer pourquoi, comment, si jamais on utilise des peaux naturelles, pourquoi est-ce qu’on les utilise, pourquoi le plastique ce n’est pas toujours génial y compris lorsqu’il s’agit de la fausse fourrure, parce que ça va dégager des micros plastiques dans les océans et que c’est épouvantable, parce que ce sont souvent des plastiques qui sont des dérivés du pétrole donc il n’y a pas, là-encore, une seule et unique réponse mais dans tous les cas, ce sont des sujets qu’il faut adresser.On a vu un nombre croissant de suicides de designers qui sont passés dans des entrefilets dans la presse parce que c’était des designers qu’on avait un petit peu oublié mais il n’empêche qu’ils terminent leurs carrières dans des conditions horribles. On a vu des designers faire des burn-out, on a vu des mannequins ne plus accepter la manière d’être traitées dans certains cadres, donc on voit bien que la question des conditions de travail revient sur le devant de la scène de manière un peu inattendue. Le respect des personnes, des gens qui travaillent pour ces marques et pour faire le succès de ces marques est là aussi, une des grandes questions sociétales qui agitent l’ensemble des entreprises aujourd’hui.La très grande difficulté est que tous ces sujets arrivent en même temps et notre secteur redécouvre sa dimension politique. Ce n’est pas nouveau que la mode s’intéresse à la société. On parle de Chanel qui a libéré le corps des femmes des corsets, qui a développé le jersey, on parle de Saint Laurent qui a développé le tailleur pour femme. On a suivi tous ces créateurs de mode qui ont accompagné le développement des droits des homosexuels dans les années 80, 90 et même avant donc la mode et la politique ont toujours joué ensemble. Simplement, il n’y a pas eu autant de sujet en même temps à traiter. Là, quand on fait la liste des sujets, il y en a une quinzaine sur lesquels aujourd’hui les grandes marques, que ce soit des maques de luxe ou pas, et beaucoup de petites aussi, doivent être ouvertes, s’en inquiéter, avoir une position sur l’ensemble de ces sujets.REFERENCESPremière Vision https://www.premierevision.com/fr/Certification Gots https://www.control-union.fr/control-union/Textile-GOTS-frCertification RWS https://certifications.controlunion.com/fr/certification-programs/certification-programs/rws-responsible-wool-standardFashionopolis – Dana ThomasIFOP https://www.ifop.com/