2020-2030 sera t-elle la décennie des robots et des emplois décimés?

Share:

Listens: 0

RCI | Français : Reportages

Miscellaneous


Les fonctionnaires canadiens ne s'entendent pas sur ce que seront les impacts de la robotisation et de l'automatisation informatique sur différents secteurs de l'économie canadienne. Un nouveau rapport préparé par des fonctionnaires fédéraux affirme que la crise de l'emploi pour les Canadiens à cause du recours aux robots de toutes sortes par les employeurs ne sera pas aussi grande qu'annoncé précédemment. Dans une analyse menée en 2019, de hauts responsables au gouvernement canadien du secteur des technologies et de l'emploi estimaient qu’un scénario « apocalyptique » dans lequel l’automatisation éliminerait la moitié des emplois au Canada était «exagéré». Cette analyse s’inscrit dans une série d’exercices menés par les fonctionnaires fédéraux pour voir dans quelle mesure les programmes de sécurité sociale permettraient de répondre aux scénarios les plus pessimistes quant aux changements technologiques au sein de la main-d’œuvre. Des impacts au minimum non négligeables Dans des documents obtenus par La Presse canadienne grâce à la Loi sur l’accès à l’information, ces experts estiment tout de même que 11 % des emplois au Canada pourraient être automatisés d'ici les 15 à 20 prochaines années, et que 29 % des emplois existants étaient « susceptibles de changer considérablement » durant la même période. Ils relèvent également des indicateurs de fragilité pour les travailleurs dans certains secteurs de l’économie. Par exemple, les experts prévoient que certaines tâches, telles que la relecture de textes et la saisie de données, pourraient être sous-traitées à l’étranger à des travailleurs à plus faible salaire par l’entremise des plateformes en ligne. Ces experts qui conseillent le ministère fédéral de l’Emploi concluent que de nombreux adultes canadiens manquent de « compétences numériques de base » et de « compétences complémentaires » pour réussir dans le monde du travail de l’avenir. Mais la robotisation des emplois et ses effets pervers sont peut-être grandement exagérés. C’est ce qu’affirment encore beaucoup d’économistes...  Hydro-Québec met au point des robots qui peuvent monter sur les lignes à haute tension. | ICI.Radio-Canada.caFR_Reportage_2-20200102-WRF20 Les conclusions de précédentes analyses d'experts : les robots menacent beaucoup d'emplois Selon une analyse fournie au ministre canadien du Travail le printemps dernier, jusqu’à 15 % des emplois pourraient être perdus au pays à cause de l’automatisation au cours des deux prochaines décennies. L'automne dernier, le gouvernement canadien s'était fait conseiller d’envisager de taxer davantage les technologies qui remplaceraient un travailleur afin de ralentir l'onde de choc de la robotisation sur le marché du travail. En 2016, on apprenait que près de la moitié (42%) des emplois au Canada risquaient d’être automatisés ou robotisés d’ici 10 à 20 ans, selon un rapport sur le marché de l’emploi publié par la société-conseil Labour Market Solutions. D’après cette enquête, la percée de la robotisation toucherait dans un premier temps les secteurs des transports et de la logistique ainsi que les emplois administratifs. Mais à plus long terme, prévenait-on, avec le développement du pouvoir créatif des robots, cette tendance à l’automatisation se généraliserait dans les emplois liés aux services, à la vente et à la construction. Quand le rapport a été publié, 24 % des Canadiens travaillaient dans ces catégories d’emplois. On parlait de 2,5 millions d’emplois à risque dans les principaux secteurs à potentiel d’automatisation. Les camions sans camionneur arrivent plus vite que les autos sans conducteur Un convoi de deux camions autonomes en Europe. Photo : Volvo RCI avec les informations de La Presse canadienne et la contribution de Véronique Prince, Gérald Fillion, Patrick Masbourian, Michel Désautels, Janic Tremblay et Michel Plourde de Radio-Canada En complément L’analphabétisme informatique au Québec : le grand défi...