Les dessous de l'infox, la chronique - Donald Trump accuse la firme canadienne Dominion et ses machines à voter, sans preuve

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Les dessous de l'infox, la chronique

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Un mois après l’élection américaine, dans son refus de concéder la victoire à Joe Biden, le président sortant Donald Trump continue de jeter le discrédit sur le système électoral américain. Après la mise en cause du vote par correspondance, il s’en prend désormais à la firme canadienne Dominion, accusée d’avoir permis de falsifier les résultats. Une stratégie en deux temps, néanmoins dépourvue de fondement. Les tweets et les publications de Donald Trump sur Facebook accusant le logiciel installé par Dominion sur les machines à voter, sont signalés comme « discutables » sur les grandes plateformes numériques. Mais Donald Trump persiste, à l'adresse d'un public qui lui est acquis, parmi ses 88 millions d’abonnés sur Tweeter. Il déroule le scénario entamé bien avant le scrutin, où il avait estimé d’emblée que s’il devait perdre, le vote par correspondance serait le principal responsable de sa déroute. C’est seulement dans un deuxième temps, depuis la mi-novembre, que forcé de constater que cet angle d’attaque ne produisait pas l’effet escompté, une deuxième salve est tirée, prenant cette fois pour cible l’entreprise canadienne Dominion.  Allégations contre Dominion Selon les allégations de Donald Trump, les machines munies du logiciel Dominion auraient été programmées pour fausser le résultat.    2,7 millions de votes auraient été supprimés, et 221 000 voix auraient été frauduleusement attribuées à Biden en Pennsylvanie. Mais les avocats de Trump ont été déboutés par une cour d’appel fédérale qui a indiqué ne pas avoir obtenu les preuves étayant ces accusations en Pennsylvanie. Depuis le 3 novembre, une trentaine de poursuites ont été engagées par l’équipe Trump, sur différent cas de fraude électorale, mais aucune n’a débouché, faute de preuves. En réalité, l’emploi du logiciel Dominion aux États-Unis n’est pas nouveau. Lors du scrutin de 2016, 71 millions d’électeurs avaient déjà voté sur ce type de machine et à l’époque Donald Trump ne s’en était pas plaint. Les experts en cybersécurité qui ont examiné le logiciel ont repéré des failles potentielles, mais dans des cas spécifiques qui -jusqu'à preuve du contraire- ne s'appliquent pas au présent scrutin.  Bill Barr prend ses distances Ce mercredi 2 décembre 2020, le ministre de la Justice Bill Barr, a lui-même reconnu que les enquêtes n’avaient pas permis de recueillir suffisamment d’éléments allant dans le sens d’une fraude systémique. Déclaration significative, car Bill Barr, était connu jusque-là pour son soutien indéfectible au président Trump.   Sur sa page d'accueil, le site de Dominion voting system s'emploie à démonter toutes les accusations infondées. Quelques défaillances ont été pointées mais il s’agirait d’accidents isolés, qui ne serait en aucun cas de nature à inverser les résultats. A ce jour le décompte accorde une avance de 6 millions de voix au démocrate Joe Biden. Ce dernier pourrait compter sur 306 grands électeurs contre 232 pour son rival, le 14 décembre prochain, lorsque le collège électoral ira voter à son tour. Le monde de Trump et ses adeptes   Une grande partie de l’électorat continue de suivre Donald Trump et de croire que la victoire lui a été volée. Ses électeurs déçus sont confortés dans leurs croyances par le silence d’une majorité d’élus républicains. Ceux qui prennent leurs distances face aux mensonges de Donald Trump sont encore minoritaires. On citera parmi eux le responsable de la supervision du processus électoral en Georgie, le républicain Gabriel Sterling pour qui ces infox et les tentatives d’intimidation qui les accompagnent vont trop loin et constituent un réel danger. Un employé de Dominion a reçu un nœud coulant dans sa boîte à lettres. Gabriel Sterling a demandé au Président d’arrêter d’inspirer la violence.