[Podcast #5] Faire de la place aux émotions au travail

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Du coeur à l'ouvrage

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Dans ce nouvel épisode du cœur à l’ouvrage, nous allons voir pourquoi il est temps de faire de la place aux émotions au travail. Pourquoi leur prêter l’oreille, leur donner toute leur importance et les accueillir pour ce qu’elles sont – des messagères qui nous aident à adapter notre comportement aux situations pour prendre soin de nous-même. Et comment faire de ses émotions un levier en apprenant à les accueillir, à mettre des mots sur nos ressentis, à décrypter leurs messages et à choisir comment agir en fonction. [Version texte intégrale ci-dessous] Pour ne rater aucun épisode, abonne-toi ! Et n’hésite pas à le faire briller d’étoiles pour le faire connaitre. La musique de cet épisode est une création originale de Deyan Angelov (merci à lui !). [Retranscription] Nos émotions nous font souvent vivre les montagnes russes. Aux grandes joies succèdent les petits tracas, à l’étonnement, l’ennui. Les émotions traduisent notre interprétation de ce qu’on vit, elles nous informent de ce qu’il se passe vraiment, en nous. Chacun répondra donc à une même situation par des émotions différentes. Là où certains se mettront en colère, d’autres choisiront peut être d’en rire. Les émotions colorent chaque moment de notre vie, ou presque. En tout cas, à l’intérieur. En tout cas, à l’intérieur. En façade, c’est souvent une autre histoire. Si on lit dans certains comme dans un livre ouvert, d’autres sont passés maîtres dans l’art du camouflage émotionnel. Il y a ceux dont le signal est tellement brouillé qu’ils ne savent plus sur quelle fréquence se brancher, sourds à leurs émotions. Et il y a ceux qui se refusent obstinément à augmenter le volume, et préferent tout simplement éteindre la radio, couper la connexion. Merci de retirer vos émotions en rentrant Il faut dire que notre culture ne nous encourage pas à faire de la place aux émotions. Cette méfiance nous est souvent inculquée très tôt lorsque, enfants, nos parents nous disent « arrête de pleurer, tu n’as rien », « c’est ridicule d’avoir peur » « arrête de faire le bébé » ou encore « calme toi, tu es excité comme une puce ». Ces petites réflexions qui nient nos émotions sont pernicieuses à plusieurs titres : non seulement elles nous font comprendre qu’il vaut mieux garder ses émotions pour soi, mais aussi qu’elle ne mérite pas qu’on y attache de l’importance et, pire encore, que les émotions sont fallacieuses et qu’il ne faut pas s’y fier. On finit donc par intégrer ces préceptes et par se déconnecter de ses émotions. Au travail peut être encore plus qu’ailleurs, les émotions n’ont pas franchement droit de cité bien que ce soit en train de changer. Elles sont perçues comme des obstacles à la performance, à l’efficacité et au discernement. Y succomber, c’est risqué de perdre ses moyens, ses capacités de jugement, de raisonnement et de prise de décision. Les débordements émotionnels sont souvent vus comme une faiblesse, une perte de maîtrise de soi et un manque de professionnalisme. On est là pour bosser pas pour faire dans les sentiments. Résultat, on n’ose pas se dire les choses et beaucoup de personnes souffrent de ces faux semblants, de ce manque de sincérité, de communication et d’authenticité qui alimentent les frustrations, les malentendus et les tensions. Prenons un exemple. Réunion de crise pour Olivier, Lina et Gaëtan : il y a eu une erreur dans la fabrication d’un produit pour un client, la teinte de bleue utilisée n’est pas exactement la même que celle commandée pour un lot de 10 000 produits. La question à résoudre : faut-il ou non en avertir le client, qui ne s’en est pas rendu compte ? La tension est palpable. Olivier refuse catégoriquement d’en informer le client et se montre virulent dans ses propos. Lina argumente elle aussi avec ferveur, mais en faveur de l’honnêteté, et ne comprend pas la position d’Olivier. Gaëtan, lui, ne dit rien mais on le sent très tendu. Voilà une heure que la réunion a commencé sans aboutir à aucune conclusion,