Revue de presse française - À la Une: des au revoir, adressés tout d’abord au Royaume-Uni

Share:

Listens: 0

Revue de presse française

News & Politics


« Good bye », titre Le Figaro, accompagné d’une photo de Boris Johnson effectuant un salut de la main. Les députés britanniques ont en effet ratifié l’accord sur le Brexit hier mais « sans hourra ni applaudissements ». Car, explique le journal, à part les « Brexiters les plus fervents » dont un a qualifié le Premier ministre de « héros », l’accord signé avec l’Union européenne a été voté dans un climat de critiques, venues aussi bien de l’ancienne cheffe du gouvernement Theresa May que des Écossais, bien décidés à aller vers l’indépendance, et des Nord-Irlandais, déçus des concessions de Londres. « Une confusion des sentiments » estime de son côté Libération, y compris du côté des Européens, partagés entre l’exaspération face aux Britanniques et la déception de voir « le Channel s’élargir ». « On vous dit bye-bye avec l’espoir secret que ce the end historique n’est peut-être pas le mot de la fin », prédit le journal. Libération, en attendant un hypothétique rapprochement, liste les conséquences bien concrètes de cette séparation Le quotidien en dénombre 16, du retour des visas et des droits de douane, à l’arrêt du programme d’échange étudiant Erasmus au Royaume-Uni, en passant par la fin de l’utilisation de la carte européenne d’assurance-maladie et à terme des permis de conduire européens sur le sol britannique. Terminée aussi la possibilité de téléphoner sans frais supplémentaire quand on se rend en Grande-Bretagne et puis plus inattendu, les animaux devront « montrer patte blanche » pour voyager vers ou depuis le Royaume-Uni, le passeport européen de nos amis les bêtes n’étant plus valable. Bref, « Le Brexit n’est pas fini, il commence » juge Le Figaro, « nous verrons bien si la souveraineté britannique sort renforcée de ce cavalier seul » mais « ce serait une sacrée surprise si la Grande-Bretagne ne faisait pas tourner l’UE en bourrique maintenant qu’elle en a gagné le droit ». En tout cas pour l’instant ce sont les Européens installés en Grande Bretagne qui ne savent plus à quel saint se vouer. Avec une expression obsédante : le « settled status », ce permis de résidence permanent « créé spécialement pour les Européens » explique Le Monde. Sur le papier, c’est simple, poursuit le quotidien, « il suffit de prouver sa résidence au Royaume-Uni » depuis au moins cinq ans et de fournir son contrat de travail. Mais de très nombreux cas sont compliqués, en raison d’un manque d’information, de situations sociales et familiales délicates. Car ce sont au total près de 4 millions d’Européens qui vivent au Royaume-Uni. Et des centaines de milliers d’entre eux pourraient basculer dans l’illégalité après le 30 juin 2021, date-limite d’enregistrement. Le Monde rappelle notamment le défi que cela représente pour l’administration britannique « dans un pays qui n’a ni carte d’identité ni base de données centralisée de la population. » Et puis, il y a un autre mouvement que relate Libération, ceux qui se sont lancés ces dernières semaines dans « la course au statut privilégié » depuis la France. Des étudiants et des actifs qui ont parfois fait des aller-retour express le temps de trouver un logement pour pouvoir demander un permis de résidence provisoire et garder leurs options ouvertes. L’autre bye-bye, adressé à l’année 2020 « C’est derrière nous » s’exclame La Marseillaise, « Vivement 2021 », rebondit le Courrier Picard, mais « la fête quand même » pour le passage à la nouvelle année, rappelle Le Parisien, qui propose même un mode d’emploi « pour s’amuser sans enfreindre les consignes sanitaires », notamment faire le réveillon en journée pour éviter le couvre-feu ou aller dans un hôtel qui propose des chambres avec menu spécial en room-service. Le Parisien estime que si cette année pandémique a été difficile, « nous avons résisté collectivement, sans nous déchirer  ». La Croix estime même que « l’espoir est permis », listant « 8 raisons de croire au rebond de l’économie en 2021. » Il y a l’arrivée des vaccins bien sûr mais aussi l’apaisement des tensions commerciales, des investissements massifs à venir dans la transition écologique et puis les perspectives positives notamment en Afrique, globalement épargnée par la pandémie. Plus prosaïque, le quotidien régional Nord Eclair prédit de son côté « le retour du bisou et de la poignée de main ». Alors moi, je vous le dis, 2021, année du câlin… ou du « calun » avec l’accent du Nord. Et je vous propose de terminer en musique. Faut-il dire au revoir 2020 ou plutôt bonjour 2021, on ne sait toujours pas trop sur quel pied danser.