Revue de presse française - À la Une: en attendant Emmanuel Macron…

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Que va dire le chef de l’État ce soir aux Français ? En attendant la parole présidentielle, les commentaires fusent ce matin dans les journaux. Ainsi, pour Le Figaro, « derrière leur masque, les Français retiennent leur souffle. La deuxième vague de l’épidémie est là. Le président de la République doit s’exprimer. Sabre au clair, le vocabulaire martial, il avait, en mars, déclaré la +guerre+ au virus. Il était alors à l’offensive. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Ordonner un autre confinement ne passerait pas. Il le sait : face à l’ennemi insaisissable, le pays ne marcherait plus comme un seul homme. Emmanuel Macron est donc sur la défensive, pointe Le Figaro : obligé d’en appeler à la vigilance de tous, de répéter que le danger sanitaire impose des contraintes, tout en essayant de donner quelques lueurs d’espoir. » Vers l’instauration d’un couvre-feu… Que va dire Emmanuel Macron ce soir aux Français ? « La priorité du président, croit savoir Le Monde, reste plus que jamais d’éviter un reconfinement général pour ne pas remettre l’économie et la vie sociale à l’arrêt. Tout reconfinement local semble également écarté à ce stade mais le chef de l’État pourrait décider d’imposer des couvre-feux, avec interdiction de sortir entre le soir et le petit matin, comme en Guyane ou durant le printemps à Mulhouse. 'Il ne s’agit pas de prendre une mesure pour quinze jours, un coup on ferme, un coup on rouvre. Il faut des mesures bien plus longues', selon son entourage. 'Les Français ont besoin de clarté sur le moyen et long terme. Il faut leur donner une trajectoire, un calendrier pour les mois qui viennent', ajoute l’entourage du chef de l’Etat, pour qui les six à huit prochaines semaines seront une période charnière. » … ou plutôt d’un confinement nocturne ? « L’idée d’un couvre-feu semble se préciser », renchérit Le Parisien. « Un couvre-feu à Paris, sa petite couronne, voire dans d’autres villes en alerte rouge… Outre-Rhin, à Berlin, Francfort ou Cologne, il est déjà en vigueur depuis samedi soir. (…) 'Cette hypothèse me paraît inévitable', réagit Jean-François Mattéi, ancien ministre de la Santé, aujourd’hui président de l’Académie de médecine. Mais, au vocabulaire guerrier de 'couvre-feu', il préfère le terme plus sanitaire de 'confinement nocturne'. Alors que différents scénarios sont évoqués - 20 heures, 22 heures ou 23 heures -, lui opte pour un compromis : plus un pied dehors 'entre 22 heures et 5 ou 6 heures du matin'. Une tranche horaire qui permettrait de ne pas fermer les restaurants, pointe Le Parisien, d’avoir le temps de rentrer chez soi et non de filer en soirées privées - festives et alcoolisées -, où le virus se délecte des visages sans masque. 'Ce serait le bon équilibre entre le sanitaire et l’économie', estime encore Jean-François Mattéi. » Toujours dans Le Parisien, la professeure Dominique Salmon, infectiologue à l’hôpital parisien de l’Hôtel-Dieu, renchérit : « il est indispensable de réduire les contacts entre les jeunes, lorsqu’ils se retrouvent le soir. C’est là que se forment de nombreux clusters, affirme-t-elle. Une fois contaminés, et même s’ils sont asymptomatiques, les jeunes noctambules peuvent infecter à leur tour leurs parents ou leurs grands-parents. On le voit dans les services de réanimation, où la part des plus de 65 ans est en nette augmentation. » Combattre le Covid et la précarité : l’impossible « en même temps » ? Autre équation difficile pour le gouvernement : lutter contre la deuxième vague tout en luttant contre la pauvreté grandissante en raison de la crise économique provoquée par la pandémie. C’est ce que pointe Libération : « la question sociale frappe à la porte de l’exécutif. La crise sanitaire et les deux mois de confinement auraient fait 'un million de pauvres' supplémentaires, selon certains responsables associatifs du secteur de la lutte contre la pauvreté. Et ce ne sont pas les futures restrictions possibles ou un rebond économique plus faible qu’attendu en 2021 qui vont améliorer le sort des plus précaires. Si le gouvernement a sorti au printemps une batterie de mesures ponctuelles pour protéger cette catégorie, il est, depuis, critiqué par le monde associatif et les partis de gauche pour la faiblesse des crédits accordés : à peine 0,8 % des 100 milliards d’euros du plan de relance par exemple. L’exécutif a donc prévu, cette semaine, de mener de front deux séquences : celle de la lutte contre la 'deuxième vague' de l’épidémie et celle de la lutte contre la pauvreté, avec des annonces de Jean Castex samedi à l’occasion de la journée internationale pour l’élimination de la pauvreté. » Alors quelles annonces ? « Matignon assure que les mesures concerneront le 'logement', 'l’accès aux droits' et donc 'l’insertion'. » Mais, apparemment, pas d’augmentation du RSA, le Revenu de solidarité active, comme le réclament la gauche et les associations de lutte contre la pauvreté. Commentaire de Christophe Robert, de la Fondation Abbé-Pierre, toujours dans Libération : « si le gouvernement décide de durcir les choses, il va falloir vraiment mettre le paquet sur l’accompagnement psychologique, alimentaire, sur le soin à apporter à nos concitoyens. Sinon, les effets durables peuvent être terribles. En particulier sur les jeunes. »