Revue de presse française - À la Une : Il n'y a pas que le Covid dans la vie…

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Revue de presse française

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Le virus est dans tous les esprits depuis près d'un an maintenant, mais il y a tout de même d'autres dossiers sur la table. L'Elysée, critiquée pour sa gestion de l'épidémie, y travaille. Mieux, elle veut le montrer, car Emmanuel Macron est dans « la nasse politique de la crise sanitaire », nous dit Le Monde. Un séminaire gouvernemental doit établir aujourd'hui l'agenda des dossiers non liés à l'épidémie pour les six mois à venir : oui, Emmanuel Macron « veut s'extirper de la crise du Covid-19 ». Et « le temps est compté » avant la présidentielle de 2022, il faut malgré tout « valoriser » le bilan du chef de l'Etat, explique Le Monde. Surtout, rappelle Libération, quand le Président LR du Sénat, Gérard Larcher, a « balancé » dans la presse que « peu de choses auront été faites en 5 ans ». Emmanuel Macron défend son image de réformateur   « L'Elysée cherche à éviter le procès en immobilisme », pense Le Figaro. Une sorte de « en même temps acrobatique » qui résume le menu de ce séminaire gouvernemental, pour Libération. Le journal croit savoir que le Président privilégie l'environnement et la laïcité, deux textes « déjà dans les tuyaux », quand d'autres chantiers seront abandonnés.  Et pour faire briller son bilan, le gouvernement lance une « opération transparence ». Un baromètre de l'action publique doit être publié aujourd'hui. Le Parisien se l'est procuré et il montre, en pourcentage, le niveau de réalisation de certaines promesses. Le plus haut, 100% : « le dédoublement des classes de CP et CE1 en réseau d'éducation prioritaire ». Le plus bas, 8%, pour « le déploiement du Pass Culture ». Mais le Parisien, s'interroge à juste titre : « Comment les politiques passées au crible ont-elles été sélectionnées ? Quid du chômage ? Et en matière d'écologie par exemple, pourquoi ne pas faire figurer les énergies renouvelables ou la fermeture des centrales à charbon ? » L'inquiétude de Bruno Le Maire Il y a aussi le chantier de l'économie… et l'inquiétude de Bruno Le Maire. Inquiétude pour la reprise en 2021, peut-on lire dans Les Echos. Le ministre de l'Economie doute d'atteindre une croissance de 6% cette année. C’est un « défi » selon lui. Il y a le chantier du chômage également. Les Echos reviennent sur des propositions « choc » du conseil d'analyse économique, qui conseille Matignon. Dans une note publiée hier, il estime que « les partenaires sociaux jouent un rôle de façade dans l'assurance-chômage », et suggère de les déposséder du débat. Il suggère aussi d'ajuster l'indemnisation du chômage sur le niveau de croissance. Si l'économie est dans le vert, l'indemnisation baisserait pour encourager le travail. A l'inverse, l'économie dans le rouge, moins de travail disponible et l'indemnité monterait donc. La « start-up nation » se porte bien Et qu'on se rassure : la « start-up nation », elle, se porte bien ! Les Echos mettent en avant les records de la « French Tech ». 5,4 milliards d'euros levés en 2020 pour les start-up françaises. « Une performance supérieure à celle de l'Allemagne ». Cocorico, mais pas trop : ce n'est rien face à la puissance chinoise, à laquelle Le Monde consacre une série d'enquête et de reportages cette semaine. La Chine tire son épingle du jeu sur le plan économique, en passe de devenir un pays dit « développé », « son PIB devrait dépasser celui des États-Unis à l'horizon 2028 », prévient Le Monde. Les Français défavorables à l’intervention militaire au Sahel Dans la presse également ce matin, un dossier qui divise de plus en plus les Français : l'intervention militaire au Sahel. Barkhane, « à l'heure du bilan » et « de la remise en cause ». C'est la Une de La Croix, qui consacre un dossier complet à l'opération militaire. Huit ans après le lancement de Serval devenue Barkhane, c'est « une déception vue du Mali » note le quotidien catholique, mais aussi vu de France désormais. Pour la première fois, une majorité de Français désapprouvent cette présence au Mali, 51% d'entre y sont défavorables selon un sondage IFOP. Défavorables, comme le chercheur Marc-Antoine Pérouse de Montclos qui publie une Tribune dans les colonnes de Libération. Pour lui aussi, « la France au Sahel, il est temps de partir ». Dix ans après le printemps arabe… Libération tire ce matin un autre bilan, dix ans après le printemps arabe. « L'espoir confisqué », titre Libé. « En janvier 2011, le dictateur Ben Ali était poussé vers la sortie par le peuple tunisien, suivi par Moubarak en Egypte. Une décennie plus tard, ce vent de liberté dans les pays arabes s’est transformé en douche froide ». Et Libération donne à voir cet espoir confisqué, dans les yeux de Rachid Fetini par exemple, 57 ans, entrepreneur à Sidi Bouzid : en Tunisie, « après 2011, c’est tout le monde qui était corrompu », dit-il. Ou dans les mots de cet égyptien qui souhaite rester anonyme : « Même sous Nasser et Moubarak, ce n’était pas aussi répressif », déplore-t-il. Après le printemps, viennent normalement les beaux jours de l'été mais, en matière de révolution, il peut aussi laisser la place à un automne durable...