Revue de presse française - À la Une: le grand dépassement

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Éric Zemmour perce dans les sondages et voilà le Rassemblement national et Les Républicains déstabilisés. « Au RN et chez LR, la crainte du grand dépassement », titre Libération. En effet, un sondage de l’institut Harris pour le magazine Challenges, publié hier, le classe deuxième des intentions de vote au premier tour de la présidentielle, avec 17% des voix, devant Marine Le Pen (15%) et le mieux placé des candidats de droite, Xavier Bertrand (13%). Pour L’Opinion, désormais, un « duel à mort s’engage entre la candidate du RN et le polémiste. Enjeu : une éventuelle place pour le second tour de la présidentielle face à Emmanuel Macron. (…) "Fou, fou, fou". "Cela faisait quelques semaines qu’on devinait que les courbes allaient se croiser. C’est arrivé", souffle un conseiller de Marine Le Pen un peu sous le choc. C’est en réalité, estime L’Opinion, un tremblement de terre pour le parti à la flamme et sa candidate. » Inquiétudes à droite Au sein de la droite classique, c’est le choc également… Attention, prévient Le Figaro, « tant que Zemmour se contentait de faire baisser Marine Le Pen, LR y trouvait son compte dans la mesure où la baisse induite du seuil de qualification au second tour renforçait les chances de son champion d’y participer. Mais maintenant que l’essayiste fait presque jeu égal ou, dans plusieurs sondages, dépasse les différents postulants, il peut passer d’un vote de diversion à un vote utile. Surtout si la tambouille procédurière à droite s’éternise. » En effet, insiste Le Monde, « A droite, beaucoup s’inquiètent. On estime que c’est l’absence de candidat désigné chez LR qui permet à l’ancien journaliste du Figaro de prospérer en tentant, dès qu’il le peut, d’affaiblir le parti hérité de Nicolas Sarkozy et de Jacques Chirac. "La nature a horreur du vide et la politique aussi", prévient ainsi le sénateur de Paris Pierre Charon, avant de manier la métaphore cynégétique : "l’ouverture de la chasse a commencé pour Zemmour, nous, ça sera dans deux mois…" » Allusion à la date du 4 décembre, où se doit se tenir un vote des militants LR pour désigner leur candidat ou candidate. Bulle sondagière ? On revient à Libération, où dans une tribune, deux spécialistes des sondages s’interrogent sur ce phénomène Zemmour.  « L’incroyable buzz médiatique qui entoure Éric Zemmour est-il fondé ? », se demandent Alexandre Dézé, Maître de conférence en science politique à l’université de Montpellier et Michel Lejeune, Professeur honoraire de statistique de l’Université Grenoble. « Que vaut ce récent sondage ? En réalité, pas grand-chose, répondent-ils. La première raison, c’est qu’un sondage réalisé à plus de six mois d’une échéance électorale n’a que peu de valeur. Depuis 1995, aucune enquête menée un an auparavant n’a jamais prédit correctement l’ordre d’arrivée du premier tour. La deuxième raison, intimement liée à la première, c’est qu’à ce stade, les personnes interrogées sont évidemment encore très incertaines en ce qui concerne leur éventuelle participation à l’élection présidentielle mais également en ce qui concerne le choix de leur candidat. » Bref, concluent les deux spécialistes, « sans sous-estimer le potentiel électoral à venir du polémiste, il paraît clair que l’attention qui l’entoure se fonde surtout pour l’instant sur une "bulle sondagière". » Kim Jong-un montre ses muscles À lire également, à la Une du Figaro : « Kim Jong-un fait monter la tension face à l’Amérique » : « le leader nord-coréen affiche avec fracas le renforcement de son arsenal militaire, en brandissant un missile hypersonique, en plein bras de fer avec Washington, et Séoul. La Corée du Nord affirme avoir testé avec succès pour la première fois fin septembre un planeur hypersonique. Ce succès, s’il se confirmait, pointe Le Figaro, permettrait à Pyongyang de rejoindre le club très fermé des puissances testant ces nouveaux missiles capables de voler à plus de 6.000 km/h et qui pourraient changer la face de la guerre de demain. » Commentaire du journal : « cet électron incontrôlable peut aggraver la dangerosité d’une guerre froide. Washington ferait bien de s’en occuper en priorité. » Lula étrille Bolsonaro Enfin, à lire aussi cet entretien de Lula à Libération. À un an de la présidentielle au Brésil, l’ancien président Lula est le grand favori du scrutin. Pas encore candidat mais déjà en campagne, il étrille Jair Bolsonaro et esquisse les contours d’un retour au pouvoir de la gauche et du Parti des travailleurs. « Bolsonaro ne veut pas quitter le pouvoir, mais le peuple en décidera autrement, affirme-t-il. Il devra alors sans doute répondre devant les tribunaux de ses actes arbitraires. »