Traduire, un geste d’ouverture (Audrey Coussy)

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Arts


Le travail de la traductrice ou du traducteur littéraire est fréquemment, par avance, condamné à une invisibilité paradoxale : on considère que ce travail s’efface de lui-même s’il est accompli correctement – et a contrario qu’il ne devient apparent que s’il est raté. Pourquoi l’œuvre traduite demeure-t-elle méconnue, reléguée aux marges de la littérature? Peut-on critiquer le statut subordonné de la traduction, dépasser ce cliché qui masque en général les questions langagières, culturelles, éthiques et artistiques qu’elle nous pose? En nous initiant à la pensée et à la pratique d’Antoine Berman (1942-1991), Audrey Coussy rend sensibles certains des enjeux clés de la traduction – d’abord, la création d’un rapport entre autrui et soi – et elle nous ouvre ce vaste domaine trop souvent perçu selon une dichotomie réductrice : œuvres « véritables » et pis-aller.